Le mague - par Frédéric Vignale - 18 Octobre 2002
Interview Abed Azrié
- Vous avez dit une très jolie chose que j'ai retenu "Je ne suis pas un musulman, ni un chrétien, ni un juif, je suis un homme laïc qui a un rapport amoureux avec ces pensées." Est-ce à dire que vous êtes profondément un mystique, bercé par l'universalité de ces croyances que vous magnifiez par l'art ?
- Les trois religions monothéistes proviennent essentiellement d'un même archétype : les mythologies mésopotamienne, cananéenne et égyptienne aussi. Elles reprennent les mêmes thèmes et les développent selon la pensée, la théologie, les lois et la morale de chaque époque. C'est cet effort et cette tentative de s'interroger sur la destinée humaine qui me touche profondément, sans parler des "dissidents" que ces religions ont condamnés, je veux parler des mystiques juifs, des moines et des philosophes chrétiens ou encore des soufis et des théoriciens de l'islam. Oui, c'est dans ce sens que j'ai une certaine tendresse pour le monothéisme et ses esprits libres. Je me sens faire partie, de toute ma chair, de cette chaine d'humanité qui devait, depuis des millénaires, trouver absolument un sens à sa vie et améliorer la condition d'humain. Toutes les croyances sont nées pour répondre à cet idéal et pour aider l'homme à se procurer un remède et une paix intérieure. Les religions incarnent toujours une forme de thérapie parfaite ! Lorsque j'approche certains textes de telle ou telle époque, je sens couler dans mes veines tous ces siècles chargés de vie et cela me fait frissonner...vibrer. Mais, ce qui est absolument choquant aujourd'hui dans ces trois religions, c'est le manque total d'humour et cette façon de détourner la générosité d'origine et la force de la spiritualité pour ne garder que des lois figées et des règles d'autrefois, en désaccord complet avec notre vie actuelle, sans parler du mépris qu'elles véhiculent envers la femme.
En effet, être laïc pour moi aujourd'hui, c'est aussi choisir de vivre dans une société française et préférer franchement les lois de la Vème république à celles du babylonien Hammourabi, de Moïse, de l'Eglise ou de Mahomet. Pourtant certains passages de la Bible, de l'Evangile et du Coran me séduisent et me procurent autant de plaisir que la poésie de Blake, de Baudelaire ou d'Apollinaire ! Cependant, je garde une méfiance constante envers le dogme et les lois de ces trois religions qui me semblent archaïques et loin de notre temps.
- Vous chantez en arabe mais pensez en français, faites-vous le contraire aussi ? La langue change -t-elle le regard sur le monde suivant celle qu'on utilise ?
- Puisque nous sommes condamnés à vivre ensemble, il est toujours plus élégant et plus agréable d'être pluriel: découvrir plusieurs langues, nombreuses cultures, multiples nourritures... mais nous rendent moins sourds-muets devant les scènes de la vie ! Ensuite, avec un bon vouloir, nous pouvons mieux approcher le monde extérieur. Apprendre la langue française en arrivant à Paris m'a beaucoup aidé à redécouvrir le monde autour de moi, me ressourcer et me régénérer. Mais chanter, cela provient de plus loin, de l'enfance et d'avant l'enfance même, d'une mémoire d'existence infinie aux origines mystérieuses qui apparemment prend sa première forme lors de notre naissance, mais par la suite, on peut passer sa vie à la recherche de l'origine véritable, non seulement celle d'appartenir à un père, une mère, une communauté ou un pays mais celle de comprendre qu'on appartient à la vie, à la première cellule vivante.
- Etes-vous toujours considéré comme subversif dans le monde arabe ?
- Etre subversif aujourd'hui en Occident, c'est presque une plaisanterie ! Tout est tellement contrôlé avec transparence et intelligence au point de vous fermer les portes du ciel et de l'enfer devant et derrière vous, à travers les médias. Mais on ne vous condamnera plus aujourd'hui en France, comme dans certains pays, de n'avoir pas la sympathie pour Saint Paul, Bonaparte, Jeanne d'Arc ou de Gaulle ! L'année dernière, il y a eu une manifestation regroupant de nombreux scientifiques à Rome pour demander au pape actuel que l'Eglise reconnaisse l'erreur qu'elle avait faite en brûlant Giordano Bruno.
Le pape n'a rien reconnu. Les scientifiques n'ont pas été arrêtés pour autant. Si, en Italie, pays européen, un pape catholique n'a pas encore donné raison à Bruno, vous imaginez comment réagiront les sociétés confessionnelles. Aujourd'hui, en 2002, s'est installé dans tout le Moyen Orient un système de défaitisme et d'inquisition où vous devez tout gober et dire amen d'un côté à la superstition et à la bigoterie du peuple et de l'autre au pouvoir théocratique en place ! Si on est comme vous dites "subversif", on est immédiatement mort ou on disparaît dans une prison quelconque.
Quant à mes disques, il est certain qu'il ne sont pas diffusés dans ces pays là. Il y a un tel décalage ! J'ai même appris par un distributeur en 1995, que tous mes disques sont en Arabie Saoudite sur une liste noire à cause de leurs thèmes païens, débauchés, antireligieux... Heureusement dans la même Arabie Saoudite, il y a plein de jeunes qui attendent la sortie de mes nouveaux disques comme une rareté.
- Quelles sont les pires idées reçues qui circulent sur la culture arabe ? La musique ou l'art en général sont-ils de bons moyens de rectifier un peu tout cela au-delà de toute idéologie ?
- De tout le passé magistral des civilisations du Moyen-Orient, on ne retient que des anecdotes. Souvent, lors d'un dîner, on vous demande si vous mangez du porc ou si vous buvez du vin. A croire que les idées sont à ce point standardisées qu'elles séduisent les personnes originaires de ces pays à ça ! Ces pays sont ceux où l'on a inventé dieu, la croyance, l'écriture, le zéro, l'infini et par dessus le marché le vin ! Les réduire à des minables interdits passéistes, je pense qu'en Occident aussi, il faut un minimum de savoir sur les autres pour dire et admettre par exemple que Jésus de Nazareth n'est pas né à Milan, à Dijon ou à Chicago mais qu'il est né en Palestine et qu'il parlait l'araméen, l'ancêtre de la langue arabe... Pour cela, il n'y a que l'art et la connaissance qui peuvent rassembler. Il n'y a que les belles choses qui peuvent détendre et rafraîchir le monde.
- Parlez-moi d'Omar Khayyam s'il vous plaît ?
- Né à Nichapour, en Perse, vers 1040. Enfant, à la vue des invasions continuelles de sa ville, il comprend la loi de l'éphémère. C'était un géomètre, un astronome, un mathématicien, un philosophe et un médecin. C'est pour lui qu'il réforme le calendrier et fait adopter le principe de l'année bissextile. Khayyam n'a pas trouvé un autre mode que celui dans lequel il vivait. Il lui a fallu donc en faire le plus grand cas possible, vivre et multiplier sa vie par l'ivresse préférant les plaisirs de l'éphémère aux vérités suprêmes. Il était le symbole de l'esprit libre rejeté par le religieux comme par le politique. Le vin de Khayyam est un vin de révolte contre les institutions religieuses contre les bigots, un vin véritable et parfumé, qui donne une ivresse, un rêve et recrée le monde. Outre ses nombreux ouvrages de science dont le fameux "Traité d'algèbre", écrit en arabe et traduit en français en 1851, il nous a laissé ses "Quatrains" traduits aujourd'hui dans une centaine de langues. A la fin de sa vie, il est resté volontairement à l'écart des gens et des évènements de son époque. A son sujet, Théophile Gautier écrit en 1867 : "On est étonné de cette liberté absolue d'esprit, que les plus hauts penseurs modernes égalent à peine, à une époque où la crédulité la plus superstitieuse règne en Europe".
- En fait vous revendiquez pleinement le titre de "citoyen du monde", non ?
- J'ai depuis mon enfance revendiqué simplement le titre de "citoyen", car pouvoir être citoyen républicain est, à mon sens, avoir la chance de croître d'une façon naturelle, d'avoir les moyens de dynamiser sa vie individuelle et de pouvoir être solidaire des autres. C'est de loin le meilleur système, malgré ses grandes défaillances. Lorsqu'on jette un simple regard sur les sociétés pré-moyenâgeuses où vit encore une partie de l'humanité, où règnent l'obscurantisme, la soumission et le fatalisme qui engendrent la misère et les guerres. Oui, je crois profondément à la valeur de cette citoyenneté et de sa société avant même de parler d'être ou non, un citoyen du monde.
- Quel est le terme qui vous corresponde le mieux, 'inventeur' ou 'passeur' ?
- Révolté ou inventeur sans doute ! De quoi ? Ça, je ne sais pas, mais j'ai toujours détesté les choses préparées et ai été poussé à la créativité. Même dans ma façon de me réveiller ou de me coucher. Faire quelque chose de nouveau en tout m'excite toujours et me donne le sentiment d'un éveil fort et d'une grande vigueur, d'une renaissance jamais vécue auparavant.
- Quel est votre avis sur les musiques nouvelles comme le Rap ou le Raï, vous sentez-vous en décalage ou en lointaine filiation avec ces jeunes subversifs eux aussi ?
- Les musiques nouvelles ? Ce sont de bien grands noms pour désigner le rap et encore moins le raï qui sont plutôt de nouvelles modes commerciales pour adolescents. Moi qui suis par nature boulimique de musiques, elles m'ennuient par leur pauvreté obsessionnelle. Je préfère Kurt Weil pour le récitatif du rap ou le bues que dégage le gasbah, le guellal et le bendir du raï oranais qui ressemble à quelque chose. Il n'y a pas la moindre subversion dans ces produits de bon vieux marketing. Ce n'est pas parce que certaines chansons du raï évoquent le whisky et la bière qu'elles deviennent modernes, ni par le défi à l'intégrisme. C'est un prétexte ridicule qui rapporte des sous mais ne génère pas de chansons de qualité.
- Que pensez-vous des mégalos et des narcissiques ?
- Ce sont des ambitieux sans pouvoir, des tueurs potentiels sans instrument de meurtre. Mais le jour où ils auront le pouvoir ou l'instrument, criez malheur : le crime s'approche. Ce sont des gens qui ont du rater leur rêve à son origine. Les autres ne représentent rien pour eux. Mais eux, ils peuvent beaucoup pour les autres, ils peuvent les détruire sans vergogne. Etre le plus loin d'eux, c'est une chance.
- Même physiquement, vous avez un côté Léonard Cohen, seriez-vous, outre un artiste talentueux, avant tout un séducteur ?
- On ne me l'a jamais sortie celle là ! Quant à la séduction : tout art et peut-être encore plus le chant, est une tentative de passer ces rêves aux autres ; c'est donc une démarche chargée aussi initialement de charme et de séduction. Sans cela, c'est comme si vous serviez votre plat de rêve froid aux autres.
- Vos expérimentations sur la technique musicale sont parfois une recherche historique, votre inspiration est variée, cela va des cultures sumériennes et babyloniennes à la dernière découverte la plus contemporaine ? Le travail de mémoire vous passionne semble-t-il ?
- J'ai pratiquement tout appris sur le tas, seul ou avec les autres. J'ai appris avec le temps à gérer et à organiser avec patience mes petites musiques, leurs rythmes, leurs couleurs, leurs ambiances... Je vis en réalité un permanent chantier où nombre de projets divers me hantent jusqu'au jour où l'un de ces projets se lève devant moi et m'empêche de toucher à rien d'autre avant de le réaliser. Les mythes du monde entier ont toujours raconté les mêmes histoires : la genèse, la création, le déluge... Ils contiennent des explications sur l'origine de l'homme, de sa pensée et de son imaginaire. J'ai appris que la vie que nous connaissons aujourd'hui provient d'une évolution de quelques millions d'années. Je sais qu'il existe dans nos cellules une mémoire et un imaginaire qui ne viennent pas seulement de nos parents ni de notre mille huit cent quatre-vingt troisième ancêtre. Notre origine est très mystérieuse. Ce n'est pas pour rien que toutes les religions ont bouclé cette question en renvoyant tout à dieu et au divin. Ce mystère hors du temps et hors des lieux m'habite, me fascine et me nourrit.
- L'Andalousie mythique a inspiré bien des artistes, comment expliquer que cet Eldorado soit aussi marquant pour l'imaginaire collectif ?
- L'Andalousie fut une époque belle et un modèle de société qui a réuni les trois religions, judaïque, chrétienne et musulmane. La religion, en ce temps, n'était pas seulement croire en un dieu unique et reconnaître ses multiples prophètes et messagers car les sciences étaient respectées presque comme la religion, la philosophie, la musique et la pensée rationnelle aussi. Depuis, les religions ont été vidée de leur richesse et de leur spiritualité. Voyez par exemple ce texte écrit par le soufi et théosophe andalou Ibn Arabi (1185-1240) en pleine croisade :
"Mon cœur accepte désormais toute image : il est pré de gazelles Et cloître de moines chrétiens, Temples d'idoles, Kaaba de pèlerins, Tables de Torah et feuilles de Coran. Je professe la religion de l'amour Partout où vont ces caravanes, Car l'amour Est ma religion et ma foi."
Parce que le miracle andalou représente aussi un mélange non seulement de religions mais aussi de populations, de cultures et de créations dans tous les domaines de la connaissance, où tout en vivant ensemble, aucun ne prononçait : "c'est à moi, c'est ma culture", mais plutôt, "c'est à nous, c'est notre culture et notre patrimoine commun". C'était un premier pas vers une laïcité car la laïcité reconnaît et respecte toutes les croyances, contrairement aux systèmes confessionnels où la spiritualité et la religion sont bafouées. De nos jours, le juif s'accapare de la Bible, c'est son livre comme le chrétien l'Évangile, et le musulman le Coran. Les uns sont le peuple élu de dieu, les autres les enfants de dieu et les derniers ont reçu la parole dictée par dieu. Ce sont tout de même des idées qui me paraissent farfelues, d'une époque révolue et d'un temps qui n'a plus cours. Alors que ces trois religions devraient faire partie aujourd'hui d'un même patrimoine collectif et commun qui nous concerne par son essence.
L'Andalousie avait très tôt tissé réellement une histoire inédite et harmonieuse, véritable et équilibrée.
- Comment avez-vous envie de parler de Beyrouth à l'aube de 2003 ? Celle d'une ville en perpétuel mouvement, une cité ancestrale, une ville ravagée par la haine et les guerres ? Autre chose encore ?
- Beyrouth avant 1975 était un espace unique en son genre pour l'Orient et pour l'Occident. S'y côtoyaient le nomadisme le plus nomade et les cultures les plus avant-gardistes ! Une dualité qui fonctionnait bien et une occasion de vivre pour tous. La guerre est venue, tout a été arraché depuis les racines et la déesse de la beauté est devenue une momie. Beyrouth aujourd'hui vit de nouveau mais en vérité, elle ne cesse de mourir. Elle est en quelque sorte le symbole de tout le Moyen-Orient qui s'est éteint comme cette ville importante de l'époque phénicienne : Ougarit, là où est né le premier alphabet. On y parlait officiellement sept langues. Les scribes ont élaboré l'épopée du jeune dieu de la fertilité, Baal, qui marquera à jamais certains passages de la Bible. Ougarit fut attaquée et détruite. D'autres villes et centres de cultures ont pris la relève.
- Quelle serait la plus belle célébration des noces entre l'Orient et l'Occident dans vos rêves les plus fous ?
- La plus belle célébration serait semblable à l'histoire de Raymond de Toulouse, parti en croisade et conquis par l'Orient, il s'installe à Tripoli, épouse une princesse libanaise et ne revient plus en France. Ou aussi, Richard Cœur de Lion vers le milieu du XIIème siècle qui suggère à Saladin, pour que cessent les hostilités, de marier sa sœur à son frère cadet, que les villes Saint Jean d'Acre et Jérusalem leur soient cédées par les deux belligérants en cadeau de noces et la guerre prit fin entre chrétiens et musulmans. Ce genre d'histoires me captive et me touche car l'homme ne peut rêver que loin de la terreur.
- L'art majeur, c'est la poésie ?
- Encore plus que la poésie, le chant. Les sons, les rythmes et les mélodies sont pour moi plus légers que l'écrit. Le chant peut rendre le texte plus délicat, plus frivole. Le poème sur le papier est pesant ; le chant traverse tous les canaux de l'esprit et de la chair avant de se poser sur les lèvres et partir pour demeure chez les autres. La poésie a toujours été dans les temps anciens déclamée, chantée ou dite. A l'époque préislamique, par exemple, entre le Vème et le VIIème siècle, certains grands poètes récitaient leur poésie sans savoir pour autant ni lire ni écrire. L'expression orale de la poésie est moins cérébrale, disons, plus physique et plus sensuelle.
- John Cale ou David Byrne ?
- Mais j'aime les deux !
- Travailler avec Deep Forest a ouvert des portes ou a stéréotypé votre travail. Quel est votre sentiment après coups ?
- J'ai été invité comme d'autres compères à participer au disque Deep Forest. En réalité, ils ont adapté un de mes chants extrait du disque "Suerte" et pour ma part, j'ai prêté la voix avec celle en espagnol d'Ana Toraja du groupe Mecano. Vous savez, maintenant, c'est courant. Tout le monde invite d'autres artistes pour un disque. C'est une grande mode.
- Qu'est-ce que vous aimeriez que le public retienne de votre œuvre finalement ?
- Apprendre combien il est bon de se séparer ce ses certitudes, de sa société, de sa tribu, de sa famille, de sa culture... Pour se tailler à sa mesure des croyances et des doutes, aller vers les autres, retrouver de nouveaux parents et constituer de toutes pièces sa culture propre. Cette expérience de découvrir l'Orient et ses civilisations à partir de l'Occident ; cette découverte de l'Occident, de la France et de Paris avec l'esprit et le sentiment de l'Orient. Retenir qu'il est merveilleux de devenir multiple, quitter son autisme et créer son propre langage.
- Quelle est votre fêlure, Abed, la faille qui fait de vous un artiste écorché vif, vous semblez très pudique sur ce sujet-là ?
- La misère sous toutes ses formes... Elle me bouleverse depuis toujours. Parfois, elle me met les nerfs à feu, elle me rend malade ou passionné. Parfois, elle m'oppresse, me dénature et transforme tous mes sentiments en amertume. Si une seule fois, j'acceptais de commettre un meurtre, ce serait pour la tuer et disperser ses cendres. La misère comme l'injustice, il n'y a rien de plus terrible, humiliant et indigne pour un être humain, même pour un bête. La misère est terrible à voir et à approcher. Bien que ma nature et mon tempérament chavirent vers le bonheur, dans le fond de mon être, la misère me laisse une blessure profonde.
- Par quoi avez-vous envie de terminer cet E-terview ?
- La pauvreté plus la connaissance valent mille fois mieux que la richesse plus l'ignorance. Je souhaite que la pauvreté puisse un jour sauver le monde et le ramener à une certaine raison et sagesse.